La 38e édition du Festival, du 18 au 27 mars reCuiem est à disposition des professionnels accrédités à l'espace de visionnage Iris.
Quand le petit Leo et sa soeur Annetta se réveillent, leur maman Emma dort. Ou est-elle morte? Tous seuls ils attendent, ils essaient leur vie sans maman. Jusqu'à l'arrivée de Gabriele, son copain, et de Mami. Alors, l'ambiguité se dissout...
“...c’était comme si ce n’était pas tout à fait vrai, comme si cette marge flou et fragile, où être encore vivant au monde ou pas est la même chose, était encore là. mon petit film parle justement de ça. de cette borne. de cet espace flou.”
reCuiem est né à partir d’un conte que j’ai écrit il y a plus de dix ans.
J’ai deux filles aujourd’hui majeurs qui grandissaient avec moi, et souvent je me suis demandée ce qu’il serait passé avec elles si j’étais morte. Cette question, avec leur curiosité enfantine autour de la question du mourir, a fait surgir le conte. Sans vouloir donner des réponses aux questions, j’ai écrit avec l’intention de les observer, de les cueillir. Des années après, la confrontation avec la réalité d’un lutte a vivifié du conte chaque détail, en redonnant à cette histoire lointaine l’aspiration à devenir un film.
“Comme maman n’arrête pas de mourir pendant qu’elle dort depuis ce matin elle va se réveiller toute reposée.” Dans l’évidente confusion entre mort et sommeil, le conte vit de l’ambiguité, de l’équivoque, dans ce territoire incertain de liberté qui permet à chaqun de faire face à l’évènement selon sa propre nature.
On vit une époque ou l’on à du mal à parler de la mort. Sa signification échappe à notre contrôle et la spectacularisation médiatique la transforme en un non-sens, distant, mais aussi normal. On ne l’aperçoit que quand elle nous atteint de près: perdre le sens de la mort veut dire de quelque manière perdre le sens sacré de la vie.
Cette histoire s’appelle reCuiem. Avec un ‘C’, car Leo a six ans et il vient d’apprendre à écrire. Cette ‘C’, cette ‘erreur’ trait d’enfance, accompagne la narration. Il s’agit du regard des enfants parmi les choses. Ce sont les choses comme eux les voient. Et nous, grâce à eux.